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Voyages en Inde
16 octobre 2011

Sur les traces des seigneurs de Mysore

Après deux jours intenses où je devais avant tout m'occuper de mon installation, je consacre la journée du dimanche à différents monuments de Bangalore. Bangalore n'est pas une ville particulièrement riche au niveau historique, dans la mesure où c'était une ville assez secondaire avant l'indépendance de l'Inde, mais l'on peut tout de même y trouver des traces des seigneurs de Mysore. La ville appartenait en effet au Royaume de Mysore (1399-1947), dirigé de façon presque ininterrompue par la famille Wodeyar et dont la capitale était à Mysore. Après l'indépendance de l'Inde, c'est néanmoins Bangalore qui devient la capitale du nouvel État du Karnataka - dont les limites suivent à peu près celles de l'ancien royaume de Mysore -, et la ville connait une croissance phénoménale pour devenir l'une des plus grandes villes d'Inde, avec aujourd'hui plus de 8 millions d'habitants, soit dix fois plus que Mysore. 

Je me rends dès le matin au Palais des Maharadjas Wodeyar. Il s'agit d'un palais construit à la fin du XIXième siècle dans un style assez éclectique s'inspirant de l'architecture Tudor, très anglais, parfois appelé Tudorbethan. Je n'aime pas particulièrement l'extérieur du palais : je trouve que ça fait un peu carton-pâte, et ça n'a pas la pureté des lignes néogothiques de la même époque. Par contre, l'intérieur est très beau, avec des fenêtres aux formes gothiques et des éléments Art Déco.

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Le château appartient toujours aux descendants de la famille Wodeyar, et les murs sont tapissés de photos de famille, d'images de chasses à l'éléphant ou au tigre, et de nus féminins, que le dernier maharadja semble collectionner. Il y a aussi des reproductions de tableaux de la Renaissance, mais si le contenu de chaque reproduction est le même que l'original, le style diffère pas mal, avec notamment des contours beaucoup plus marqués et des aplats de couleur plus vifs et moins subtils. Une caractéristique suffisamment systématique pour être remarquée. 

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Giovanni_Battista_Tiepolo_014Comparaison de la reproduction du tableau de Giambattista Tiepolo "Le Banquet de Cléopatre" accrochée au palais de Bangalore et de l'original.

J'étais allé à pieds jusqu'au palais, qui n'est pas trop loin du campus de l'Indian Institute of Science, mais je prends un rickshaw pour aller ensuite au palais d'été de Tipu Sultan, au sud de la ville. Le conducteur veut me convaincre de faire un détour pour passer par quelques magasins (il doit gagner un peu d'argent en y emmenant les touristes), mais je ne me laisse pas faire : l'après-midi est déjà bien avancé et je ne voudrais pas arriver après la fermeture du palais d'été. Un trajet en rickshaw permet d'inhaler une bonne dose de vapeurs d'essence, mais cela va sans doute un peu plus vite que le bus dans la mesure où le tricycle peut se faufiler plus facilement entre les voitures. 

Autorickshaw_BangaloreL'auto-rickshaw : un avant de scooter, une banquette pour les passagers et une capote pour protéger du vent et de la pluie (mais pas des vapeurs d'essence et de la polution) - photo Muhammad Mahdi Karim.  

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Tipu Sultan ("le Tigre de Mysore") fut sultan de Mysore entre 1782 et 1799. Son père Haider Ali y avait pris le pouvoir en 1766, ne laissant qu'un semblant d'autorité aux Wodeyar et s'engageant dans une politique de conquêtes au profit du royaume de Mysore. Tous deux s'opposèrent sans relâche à l'avancée des anglais sur le territoire indien, mais Tipu Sultan fut finalement tué lors de la conquête de Mysore par les britanniques en 1799. Les Wodeyar sont alors remis sur le trône de Mysore par les anglais. Le palais d'été de Tipu Sultan n'est pas très grand, mais son style assez épuré vaut bien une visite. L'intérieur est assez sombre, avec des arcades en bois travaillées à la manière moghole. On peut y voir un automate figurant un lion terrassant un soldat anglais, Tipu Sultan s'identifiant probablement au lion. Ca n'est sans doute pas un hasard si l'automate fut construit par des français et non par des anglais... Un certain nombre de français semblaient en effet entourer Tipu Sultan, probablement unis dans leur hostilité vis-à-vis des anglais.

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Le conducteur de rickshaw m'attend à la sortie du palais, bien que je lui avais dit que je comptais poursuivre mon chemin à pieds. J'arrive tant bien que mal à prendre congé de lui, et je me dirige vers le marché Krishnarajendra, en passant par l'ancien fort de la ville, utilisé jusqu'à l'arrivée des anglais. 

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Toute la zone autour du marché grouille d'activité, malgré la nuit tombante. Il y a des étals à même le sol, et l'on peut trouver toutes sortes de choses : des légumes, des herbes, de la vaisselles, des vêtements, etc. 

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P1000131Les hommes se tiennent souvent par la main

Je traverse la ville pour aller manger dans le principal quartier pour touristes, autour de "M. G. Road" (Mahatma Gandhi Road) : j'essaye de faire un peu attention à ce que je mange pour le moment, en espérant m'habituer petit à petit à l'hygiène locale. En chemin je me retrouve néanmoins dans un temple dédié à Krishna, où le prêtre me fait boire un liquide jaunâtre après un petit rituel : je n'aurais sans doute jamais dû accepter, mais cela ne me donnera heureusement pas de problèmes digestifs. En rentrant, je  passe devant le Vidhanna Soudha, immense bâtiment où se trouve le gouvernement du Karnataka, mais j'y arrive malheureusement trop tard pour le voir éclairé. Il n'en est pas moins impressionnant, mais les photos seront pour le week-end prochain, où je ferais attention d'y être au bon moment (il n'est éclairé que le dimanche soir, avant 20h). 

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